La vache!

La vache!

expression d'étonnement marquant la surprise, l'étonnement, l'indignation...l'admiration

Peau de vache ! quelle ingratitude envers cette brave bonne à tout faire, exploitée des siècles durant pour le travail aux champs, le lait, la viande, la corne et le cuir!  La méfiance d'un coup de vache en retour s'est muée de nos jours en capital affectif. Les races régionales ont toutes trouvé des défenseurs, après l'invasion des troupeaux laitiers par les frisonnes plus productives et les croisements charolais visant à "sortir de gros veaux" des vaches allaitantes. Les troupeaux familiaux ont grandi en se spécialisant, mais des élevages mixtes plus modestes rappellent les mélanges d'autrefois. Chacun a sa préférence, brune ou blonde, plus ou moins rousse, blanche ou grise, pie noire ou pie rouge. Par raison ou par passion.

Dans ce qu'il reste de bocages, entre les chemins creux et les ruisseaux qui bordent les prairies vallonnées plantées de pommiers, les  vaches normandes sont toujours les plus  belles et il n'y en a pas deux pareilles. Une robe superbe et de petites lunettes figurant sur les boîtes de camembert pour authentifier leur provenance régionale, alors que la hollandaise Prim'Holstein s'est répandue pour une rentabilité ne tenant qu'à la quantité. La vraie Normande a pour elle la qualité du lait,  une grande stature et le goût de la vie en plein air, à l'abri des haies.

Au sortir de l'hiver les montagnes se couvrent de troupeaux égayés en liberté dans d'immenses pâturages. C'est le cas en Aubrac où les burons ponctuent le paysage des grands espaces dessinés par d'anciens volcans. Et la vache Aubrac est vraiment la star, avec ses yeux fardés, sa robe fauve et ses longues cornes . Parfois un peu éclaircie par un croisement charolais, le plus souvent racée, agile, maternelle avec ce veau qui l'accompagne tout l'été. Gardez vous d'approcher trop près du petit, vous risqueriez davantage qu'en traversant paisiblement les pacages où vous pouvez admirer de loin un taureau impressionnant.